Les arbres face au changement climatique

  • Partager sur Facebook
  • Partager sur Twitter

Grenoble-Alpes Métropole a lancé une étude sur l'adaptation de certaines essences d'arbres face au changement climatique.

Ce travail a pour objectif d’évaluer la vulnérabilité du patrimoine arboré actuel au changement climatique, et éclairer les futurs choix de plantation.

Présentation de l’étude

Cette étude permet de fournir un catalogue d’essences le plus exhaustif possible, indiquant dans quelle mesure ces dernières sont adaptées ou non au climat actuel et futur.

La démarche s’appuie sur un protocole en 4 étapes pour chaque essence :

  1. Collecter les données d’occurrences disponibles ;
  2. Décrire les conditions climatiques favorables actuelles dans la zone d’endémisme de l’essence (niche climatique) ;
  3. Projeter la niche climatique sur le climat prédit jusqu’à l’horizon 2100 selon les différents scénarios du GIEC (SSP) ;
  4. Inférer à fine échelle au sein de Grenoble-Alpes Métropole les zones pour lesquelles les conditions climatiques sont favorables.

>> Présentation de l'étude

Les résultats

Synthèse explicative

Un document de synthèse permet de présenter l’étude, la méthodologie de modélisation et constitue également un guide pour l'utilisation des données.

>> Télécharger la synthèse explicative

Base de données

Un tableur Excel recense les 305 espèces étudiées, avec pour chacune 31 critères sur leurs caractéristiques de développement (hauteur, largeur de couronne…), leurs exigences écologiques, pédologiques et climatiques connues ainsi que d’autres critères liés à leur phénologie, leur origine géographique ou encore leur potentiel invasif.

Cette base de données classe les essences selon leur potentiel d’adaptation au changement climatique sur le territoire (colonne C du tableur, « Classe de potentiel de l'essence »), selon 5 catégories :

  • Catégorie 1 : essences inadaptées

Essences déjà affectées par les conséquences du changement climatique (dessèchements fréquents, mortalité en hausse, sensibilité à des nouvelles maladies…), dont les modélisations confirment l’accroissement de leur inadaptation au fil du temps.

31 espèces, soit 8.6% des essences étudiées ont été classées dans cette catégorie.

  • Catégorie 2 : essences faiblement adaptées

Essences qui actuellement se comportent plutôt bien, mais vont être de plus en plus affectées par les conséquences du changement climatique. Les modélisations prévoient une évolution régressive de ces espèces à long terme. Ces essences sont donc à utiliser avec modération en respectant l’ensemble de leurs exigences écologiques. Sur les sites où ces exigences ne seront pas satisfaites, il vaudra mieux éviter de les planter.

104 espèces, soit 29% des essences étudiées font partie de cette catégorie.

  • Catégorie 3 : essences d’avenir

Essences devraient bien supporter les conséquences du changement climatique. Les modélisations montrent une évolution stable ou positive à moyen et long terme. Leur plantation doit donc être encouragée, tout en respectant néanmoins leurs autres exigences écologiques.

138 espèces, soit 38% des essences étudiées font partie de cette catégorie.

  • Catégorie 4 : essences potentiellement d’avenir

Essences ne sont pas aujourd’hui plantées, ou très rarement, et il n’existe donc pas suffisamment de données pour réaliser des modélisations. Néanmoins leurs origines et les observations de développement dans des collections botaniques et des arboretums en France et dans le Monde, laissent penser qu’elles peuvent potentiellement être bien adaptées au climat de demain. Ces essences sont donc à tester davantage dans les programmes de plantations.

78 espèces, soit 22% des essences étudiées font partie de cette catégorie.

  • Catégorie 5 : essences écartées

Essences sont considérées comme trop gélives pour des plantations sur la Métropole de Grenoble. D’autres espèces très rares et sur lesquelles il n’y a pas à ce jour de connaissance scientifique clairement disponible ont été versées dans cette catégorie.

8 espèces, soit 2.5% des essences étudiées font partie de cette catégorie.

>> Accéder à la base de données en format Excel*

>> Accéder à la base de données en format CSV*

*Les espèces au potentiel invasif ont été retirées de cette base de données

Fiches espèces

Lorsqu’assez de données sont disponibles pour réaliser des modélisations, des fiches essences ont été produites.

Au recto de ces fiches, se trouve la synthèse des principales informations sur l’essence et ses exigences écologiques.

Au verso, des cartes de l’évolution tendancielle de l’essence en Europe et plus particulièrement sur la Métropole de Grenoble aux échéances 2040-2060 et 2080-2100 sont présentées.

 La colonne A de la base de données ci-dessus indique si l’essence a pu faire l’objet d’une modélisation, et donc d’une fiche espèce à consulter ici :

 >> Consulter les fiches espèces

Points d’attention

Le potentiel d’adaptation d’une espèce au changement climatique ne doit pas être le seul critère de choix pour la plantation d’arbres. Il est primordial d’adapter le choix des espèces au site de plantation. Vous pouvez pour cela vous référez à la page « Le bon arbre au bon endroit » présentant la méthode VECUS.

De plus, la diversité des essences plantées doit rester un point de vigilance important. Pour en savoir plus sur les intérêts de la diversification, vous pouvez consulter la page « Des espèces variées ».

Enfin, il s’agit d’une étude prospective présentant des tendances issues de travaux de modélisation, dont les résultats doivent être considérés avec précautions.

À titre d’exemple, un groupe de travail début 2024 avec des communes du territoire et des pépiniéristes a fait ressortir une liste d’essences catégorisées comme inadaptées ou faiblement adaptées au changement climatique selon l’étude (catégories 1 et 2) pouvant rester intéressantes à planter selon les contextes :

  • Sapin du Colorado (Abies concolor)
  • Erable champêtre (Acer campestre)
  • Erable plane (Acer platanoides) ⚠ sensibilité maladie de la suie
  • Erable sycomore (Acer pseudoplatanus)
  • Amélanchier du Canada (Amelanchier canadensis)
  • Arbousier commun (Arbutus unedo)
  • Calocèdre panaché (Calocedrus deccurens)  ⚠ sensibilité à l’engorgement en eau
  • Aubépine monogyne (Crataegus monogyna)
  • Plaqueminier lotus (Diospyros lotus)
  • Pin noir (Pinus nigra)
  • Amandier commun (Prunus dulcis)
  • Cerisier de Sainte-Lucie (Prunus mahaleb)
  • Poirier commun (Pyrus communis)
  • Chêne chevelu (Quercus cerris)
  • Chêne bleu du Japon (Quercus glauca)
  • Chêne à lamelles (Quercus imbricaria) ⚠ chlorose sur sol calcaire
  • Chêne à feuilles de saule (Quercus Phellos)
  • Chêne liège (Quercus suber)
  • Séquoia toujours vert (Sequoia sempervirens)
  • Tilleul de Mongolie (Tilia mongolica)
  • Tilleul de Crimée (Tilia x euchlora)
  • Orme lisse (Ulmus laevis)
  • Orme de Sibérie (Ulmus pumila)
  • Faux orme de Sibérie (Zelkova carpinifolia)
  • Zelkova du japon (Zelkova serrata)

ATTENTION : il s’agit d’une sélection non exhaustive, et les autres essences de ces catégories ne sont pas à retirer de fait des réflexions.